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Thorigny-sur-Marne : le lycée mise sur l’égalité filles-garçons

Valentine Rousseau | 25 Nov. 2015, 17h04 | MAJ : 25 Nov. 2015, 17h04

Thorigny-sur-Marne, lycée Perdonnet. Les élèves ont été sensibilisés au mariage forcé et à l’excision pratiqués dans de nombreux pays. (LP/V.R.)

« Ce ruban blanc, c’est pas contre le sida ? », lance un élève dans les couloirs du lycée Auguste Perdonnet, à Thorigny-sur-Marne. Raté. « C’est contre les violences faites aux femmes », rectifie un autre élève.

Le lycée centre son projet annuel sur l’égalité filles-garçons.

Il a obtenu 5 000 € de subventions du conseil régional, dans le cadre des projets Alycce (Agir au lycée pour la culture et la citoyenneté).

Une classe crée une pièce de théâtre avec la compagnie Kamma, deux autres composent avec leurs enseignants des textes en slam pour les enregistrer. Une classe de la section chaudronnerie a fabriqué le symbole fille-garçon en métal, qui sera accroché dans un hall.

« On se rend compte de comportements irrespectueux des garçons envers les filles, elles sont vite insultées », constate la nouvelle documentaliste Coralie Bernat, qui coordonne le projet avec l’assistante sociale Audrey Eudeline.

« Nous distribuons des rubans blancs depuis quatre ans, lors de la journée de la femme le 8 mars et celle consacrée à la lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembree », raconte Audrey Eudeline.

Le déclic s’est produit quand elle a constaté que « les filles trouvaient normal que leur petit copain leur interdise de parler à d’autres garçons. Certaines élèves craignent d’être mariées lors de vacances d’été dans leur pays d’origine. Cette opération permet de libérer la parole. » Des élèves se confient sur les violences subies par leur mère.

Mardi après-midi, le Gams (Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles) a parlé mariage forcé et excision en Afrique et dans le Golfe persique. « L’excision est pratiquée par les musulmans, les chrétiens et les juifs, selon les croyances de certaines communautés. En Egypte, où est née l’excision il y a 4 000 ans, 98 % de la population féminine la subit encore », explique l’intervenante.

Oumou, lycéenne de 16 ans, grimace et confie : « On a de la chance d’être en France. Ces excisions font grave peur ! » Au lycée, elle s’estime respectée en tant que fille : « Mais une fille en mini-jupe, c’est de la provocation. Normal si un mec lui parle mal. Elle doit s’habiller pour être à l’aise et respectée. » Le débat sur le respect de la femme est loin d’être clos.

Andrew, 16 ans : « J’interviens quand un garçon manque de respect à une fille »

Thorigny-sur-Marne. Andrew estime que l’égalité hommes-femmes n’existe pas et qu’il manque de mixité dans certains métiers. (LP/V.R.)« Il manque de mixité dans certains métiers, comme la plomberie, les travaux de chantier, les métiers liés à la petite enfance. Les sages-femmes sont toujours des femmes ! »

Andrew, lycéen de 16 ans, ne rate pas une occasion de donner son avis lorsqu’il estime que l’égalité filles-garçons n’est pas respectée. « Les profs laissent plus facilement les filles aller aux toilettes, ce n’est pas normal. Je l’ai fait remarquer à ma prof qui ne voulait pas me laisser sortir de classe. Je lui ai dit qu’on était dans une école laïque où l’égalité filles-garçons doit être respectée. »

Au lycée, « quand je vois un garçon qui manque de respect à une fille, j’interviens. Le mec me traite de canard, mais rendre service ou rétablir la justice ne signifie pas être soumis. Je trouve aussi que certaines filles sont plus agressives que les garçons. Elles ont pris le dessus et répondent aux profs. »

Andrew participera au projet du lycée en écrivant un poème, « avec des rimes embrassées ou croisées », lance-t-il, connaisseur.

Il a accroché un ruban blanc à sa veste et un autre sur sa médaille de foot dans sa chambre. « Cette opération égalité est positive, mais il y a toujours des élèves qui s’en fichent et ne prennent pas conscience de l’importance du respect. »

Source : Le Parisien

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