Les crimes d’honneur sont toujours plus nombreux au Pakistan. L’an dernier, ces crimes ont engendré la mort de plus de 1 000 femmes dans le pays. Un fléau qui persiste et qui commence à être médiatisé.
Avec notre correspondant à Islamabad, Michel Picard
Le chiffre émane de la très sérieuse Commission des droits de l’homme, un organisme indépendant au Pakistan. En 2015, près de 1 100 femmes ont été tuées par des proches sous prétexte qu’elles auraient déshonoré leur famille. Dans la plupart des cas, ces violences émanent de disputes de couple qui dégénèrent.
En plus de ces victimes, de très nombreuses femmes ont été défigurées à vie pour les mêmes raisons, dans des attaques à l’acide. Des chiffres effrayants, et pourtant sous-évalués, car tous les cas ne sont pas rapportés et les familles préfèrent souvent étouffer ces affaires qui apporteraient l’opprobre sur leur nom.
Le mouvement de protestation prend de l’ampleur
Pourtant, ce texte, associé à des organisations qui luttent depuis des années et au récent Oscar remporté par une Pakistanaise pour son documentaire sur ces crimes d’honneur, semble à l’origine d’un mouvement pour dénoncer l’ampleur du fléau. En mars, la presse locale a déjà mentionné quelques cas de plaintes de femmes contre leurs maris.
Un homme exécuté pour la première fois dans le Penjab
Mardi dernier, un homme qui avait tué sa sœur, car il n’approuvait pas son mariage, a été exécuté. Une première dans le district de Sargodha, au cœur du Penjab. Des associations existent pour venir en aide, prendre en charge et même cacher ces femmes prêtes à témoigner contre leurs propres familles.
La démarche est taboue au Pakistan, où ces affaires de femmes osant défier l’autorité des hommes se règlent à la maison plutôt qu’au tribunal, et où la femme victime risque vite de se retrouver paria au sein de sa propre famille et de son village, qui n’hésiteront pas à mettre sa tête à prix.
Source : RFI Asie Pacifique
Via No Gynophobie
Pour aller plus loin, la page du GAMS consacrée aux Crimes dits d’honneur Crimes liés « à l’honneur » ou « féminicides »