[et_pb_section fb_built= »1″ admin_label= »section » _builder_version= »3.22″][et_pb_row admin_label= »row » _builder_version= »3.25″ background_size= »initial » background_position= »top_left » background_repeat= »repeat »][et_pb_column type= »4_4″ _builder_version= »3.25″ custom_padding= »||| » custom_padding__hover= »||| »][et_pb_text admin_label= »Text » _builder_version= »4.9.4″ hover_enabled= »0″ sticky_enabled= »0″]
Le Faso.net|Point de vue| Le mercredi 3/10/2018 | Par SEDEGO Hamado Jérémie, kinésithérapeute
Dans la vie en général et dans toute lutte en particulier, il faut avoir soit du muscle, soit de l’intelligence. En d’autres termes, soit on dispose de suffisamment d’argent pour organiser des ateliers, des conférences, des campagnes de sensibilisation, payer des vélos pour des indicateurs pendant plusieurs décennies pour des résultats mitigés, soit on dispose de peu d’argent et on met à contribution la raison pour atteindre les objectifs fixés.
Dans cette logique, pourquoi doit-on faire appel à la raison et comment peut-on par l’intelligence atteindre les objectifs fixés et à moindre coût ? En effet, depuis l’avènement de la révolution démocratique et populaire en 1983, plusieurs déclarations fortes de personnalités de premier rang ont jalonné toute l’étendue du territoire en faveur de l’élimination de l’excision. Il s’en est suivi une lutte sans merci contre la pratique de l’excision qui a entrainé plusieurs exciseuses et parents de filles en prison sans que ces derniers ne comprennent véritablement la portée de la mesure. En effet, il semblait difficile pour des personnes d’un grand âge, peu instruites de faire la distinction entre la circoncision toujours autorisée chez le garçon et l’excision interdite chez la fille, puisque les thèses d’antan n’arrivaient pas à les convaincre.
Cependant, cette lutte aboutira à la création du SP/CNLE en 1990 et à l’adoption de la loi anti-excision le 13 novembre 1996.
Depuis lors, des activités favorables diversifiées conduites par les Premières Dames et les Ministres en charge de la Santé et du Social ont produit les résultats que nous connaissons aujourd’hui.
C’est dans cette situation complexe que nous avons appris avec consternation l’excision d’une quarantaine de filles à Toudbwéogo à environ seulement 5 kilomètres du SP/CNLE et une dizaine de filles à Kaya au cours de la semaine du 10 au 16 septembre dernier. Au total, une cinquantaine de victimes connues en une semaine, et combien d’autres filles à Ouagadougou, dans les autres villes et villages auraient subi cette pratique horrible clandestinement dans la même semaine ? paradoxalement, de grandes personnalités, instruites, soi-disant éclairées, ont envoyé leurs filles dans leurs villages dans des voitures climatisées se faire exciser sans nul doute à leur demande au vu et au su des populations résignées.
Devant ce paradoxe, comment peut-on éradiquer ce fléau avec une économie de moyens, d’énergie et de temps ? Cela ne sera possible seulement qu’avec une volonté politique soutenue et une application rigoureuse et impartiale du projet de loi que nous vous proposons car selon un adage moaga « le couteau coupe d’abord son fourreau avant de couper autrui ». C’est ainsi donc que nous soumettons au législateur, un possible projet de loi qui devrait permettre d’éradiquer inexorablement la pratique en 5 ans. En voici la substance :
Après l’adoption de cette loi qui préconise que :
Le Président du Faso, les Présidents d’institutions, les Honorables députés, les Ministres, les Conseillers régionaux, les Maires, les Gouverneurs, les Haut-Commissaires, les Préfets, les Présidents et Procureurs des tribunaux et cours, les Directeurs généraux des SE et des EPE, les Directeurs régionaux, les Chefs militaires et paramilitaires, les Directeurs de projets et programmes devront présenter un certificat de visite et contre-visite médicale de leurs filles nées ou susceptibles d’être excisées après l’adoption de la loi du 13 novembre 1996. En effet, ceux qui conçoivent, qui diffusent la loi doivent la respecter pour que celle-ci puisse être respectée par les profanes. En conséquence, tous ceux ou toutes celles dont les filles auront été victimes perdent automatiquement leurs mandats ou leurs postes avec publication de leurs noms au Journal officiel du Faso. Dans la même logique, tous les grands chefs d’entreprises ou grands commerçants qui voudront soumissionner pour des marchés publics devront présenter le même certificat.
Dorénavant, les dossiers de candidature à la magistrature suprême, à la législature, aux Conseils municipaux, aux Directions générales devront comporter un certificat de visite et de contre-visite dont les modalités pratiques seront convenues après l’adoption de la loi. Désormais, les Conseillers municipaux et/ou les députés, œuvrant de concert avec les chefs de villages devront dénoncer toutes velléités d’excision qu’ils n’arriveront pas eux même à empêcher. La non-dénonciation conduira automatiquement à la perte du mandat.
Dans la même logique, une formule de portée générale doit être trouvée pour que la République ne fasse plus honneur par des décorations ou autres distinctions à des parents dont les filles ont été excisées.
Toutefois les dîmas ou d’autres dignitaires dont le respect des coutumes exige que la première fille soit une exception aura une autorisation spéciale pour le respect des coutumes.
NB :
1. Tout médecin ou professionnel de santé qui délivre un certificat complaisant sera radié de son ordre avec interdiction définitive d’exercer le métier.
2. Le SP/CNLE devient le Conseil national de l’observance de l’application de la loi.
[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]