J’ai dit non à votre excision

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Prévention Violences Sexuelles | Le 21/01/2017

Lettre anonyme d’une mère à ses filles

 

Mes filles chéries,

Le jour où vous êtes nées, j’ai ressenti comme lorsque votre frère est né, une immense douleur. J’ai été inondée de joie lorsque je vous ai tous les trois découverts, un à un et en même temps, quelle n’a pas été ma souffrance. Cette souffrance gravée dans ma chair mais aussi dans mon coeur. Cette souffrance rattachée à tant de colère.

Pour moi, ceux qui m’ont excisée ne sont autres que des criminels qui méritent bien plus qu’une sanction. C’est à cause d’eux que j’ai souffert et que je souffre encore.

Alors, c’est pour vous, que j’ai fait le choix du courage. A ta naissance, ma première fille, j’ai fait le choix de vendre tous mes biens. Là bas au pays, on me demandait sans cesse : quand vas tu faire exciser ta fille ? Je ne répondais pas. Il ne fallait pas répondre ou alors ils m’auraient battu, comme ils l’ont d’ailleurs fait un jour. Mais c’est une autre histoire.

J’ai donc tout vendu et avec votre père, nous avons pris la décision de fuir. Pour toi, ma première fille, puis pour votre petite soeur qui est arrivée peu de temps après.

Aujourd’hui, il nous faut apprendre à vivre dans ce pays qui nous accueille et nous sauve, vous sauve. Il est notre choix, notre possible.

Je sais que chaque jour est un combat et une lutte. La famille demande souvent de vos nouvelles, pourquoi nous ne rentrons pas au pays, quand est-ce que vous serez excisées, toutes les deux.

Mais moi, je refuse. Je refuse qu’on vous mutile. Je refuse qu’on vous arrache une partie de votre chair. Je refuse qu’on vous violente. Je refuse cette violence sexuelle qu’on veut vous imposer et qu’on veut m’imposer. Moi, mère, je m’élève contre eux, elles. Je m’indigne. Je dis non. Et, du coup, je serre les dents, je tiens bon.

Il n’est pas question qu’on vous inflige cette violence, cette souffrance, qu’on vous prenne une partie de votre âme. Il n’est pas question qu’on grave dans votre chair cette violence.

Je refuse qu’on vous considère comme sale, comme impure parce que vous n’êtes pas excisées. Vous êtes des femmes car c’est ainsi que vous êtes nées, vous êtes des êtres humains et c’est pour cela que tous vous doivent le respect : le respect de votre corps, le respect de votre être tout entier.

Un jour, quand je serai très vieille, que vous aurez eu des enfants, ce jour là, je raconterai à mes petits enfants mon combat. Combien j’ai lutté chaque jour devant les difficultés et combien j’ai tenu bon. Combien j’ai voulu avant tout votre sécurité. Car au pays, quand bien même vous avez 18 ans, quand bien même vous êtes majeure, ils peuvent vous imposer encore l’excision. Mais cela, je le refuse. Je m’oppose. Je dis non à cette violence sexuelle non justifiable qui blesse et rappelle aux femmes qu’on a pris possession de leurs corps.

Mes filles, mes enfants, vous êtes importantes, vous avez de la valeur, vous êtes magnifiques. Souriez à la vie chaque jour et croyez bien que vous méritez comme chaque être sur cette planète mon plus grand soin et mon plus grand respect.

Avec toute ma bienveillance et mon amour,

O. Anonyme

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