La condition encore difficile des femmes en Inde

Partager cette publication

[et_pb_section fb_built= »1″ admin_label= »section » _builder_version= »3.22″ global_colors_info= »{} »][et_pb_row admin_label= »row » _builder_version= »3.25″ background_size= »initial » background_position= »top_left » background_repeat= »repeat » global_colors_info= »{} »][et_pb_column type= »4_4″ _builder_version= »3.25″ custom_padding= »||| » global_colors_info= »{} » custom_padding__hover= »||| »][et_pb_text admin_label= »Text » _builder_version= »4.10.8″ hover_enabled= »0″ global_colors_info= »{} » sticky_enabled= »0″]

Nous vous partageons tel quel le bel article, concis et clair, publié par Lepetitjournal de Chennai. Voir l’article original.

 

 

« L’Inde peut rougir d’être dans le top 3 des pays les plus dangereux pour la femme. Comment lutter contre cette inégalité mais surtout cette insécurité que vivent les femmes dans leur quotidien ? 

 

 

Le pays le plus incertain pour les femmes

L’Inde, le pays aux multiples traditions et croyances, où tout peut être possible, est désigné aujourd’hui comme le pays le plus incertain et dangereux pour les femmes. Réel paradoxe, dans ce pays où l’éducation, la fortune et la puissance sont les attributs des déesses dans l’hindouisme, dans ce pays qui a été le premier a avoir accepté d’être gouverné par une femme… Mais c’est un fait, les femmes manquent de considération, de respect et de sécurité. Malgré tous les efforts du gouvernement, il est difficile de changer les mentalités. Même si elles évoluent, les inégalités Hommes-Femmes persistent :  les femmes sont vues comme de véritables fardeaux pour les familles surtout pour les familles défavorisées. Véritable poids économique à cause de la pratique de la dot, qui a pourtant été interdite depuis 1961, de nombreuses familles obligent les jeunes femmes quel quelle que soit leur condition sociale à pratiquer un avortement forcé. Pour mettre un terme à cette sélection du sexe avant la naissance, le gouvernement a décidé d’interdire aux praticiens en 1994 de révéler le sexe de l’enfant sous peine de ne plus pouvoir pratiquer leur profession.

Les situations d’insécurité et d’inégalité commencent dans le ventre de la mère et n’en finissent pas là ; viennent ensuite les interdictions de s’éduquer, de travailler ou encore de se marier librement. Au sein de la société indienne, l’honneur et la renommée d’une famille ne reposent pas sur l’instruction donnée à la fille, ou ce qu’elle a fait dans la vie mais sur le mariage qu’elle a eu. Plus une fille se marie tôt, moins il n’y a de risque qu’elle ne rencontre quelqu’un et surtout le devoir de protection des parents s’arrête et la relève est donnée au mari. La fierté des familles repose sur le mariage de leur fille. Si le mariage arrangé est profondément ancré dans la culture indienne (9 mariages sur 10 sont arrangés, le mariage étant considéré comme une alliance entre deux familles plutôt que l’union entre deux personnes, comme on peut le penser en Occident.), il est parfois la cause de faits intolérables : les jeunes mariées peuvent être harcelées moralement, torturées, battues parfois même tuées pour des histoires de dots ou d’héritage. Plus triste encore, l’Inde serait le 2nd pays au monde à célébrer des mariages d’enfants selon les registres officiels en 2015…Côté libertés individuelles, c’est aussi un combat : A titre d’exemple, il existe aujourd’hui une inégalité d’accès aux réseaux sociaux puisqu’en 2017, 71% des utilisateurs des réseaux sociaux indiens étaient des hommes (selon l’UNICEF). En cause, de nombreuses décisions misogynes dans des villages des Etats du Nord ; les femmes n’ont pas le droit d’utiliser un téléphone connecté, les coupant ainsi de toute information, mais surtout, d’une possibilité d’émancipation.

petite fille indienne

Quant à la vie professionnelle, ce n’est pas toujours un long fleuve tranquille. A ce propos, un chiffre fait froid dans le dos : 36% des femmes indiennes en âge travaillaient en 2005, elles sont à peine 26% aujourd’hui. En fait, ce phénomène s’explique en partie par un marché de l’emploi en difficulté et, lorsqu’un poste se crée, il est quasiment systématiquement donné à un homme. Une autre explication est le poids des traditions qui pèse encore beaucoup sur les jeunes femmes : une fois mariées, même diplômées, celles-ci vont vivre chez leur belle famille et arrêtent de travailler. Et pour les plus modestes, il leur reste des emplois comme travailleuse domestique, par exemple ; Un travail parfois difficile mais surtout peu considéré (voir notre article sur le sujet).

De nombreuses femmes indiennes vivent un véritable enfer en Inde. Comment les protéger ?

Des États indiens agissent contre cette insécurité

Concrètement, la constitution indienne garantit l’égalité femmes-hommes dans son article 14, et interdit les discriminations d’État à cet égard dans son article 15-1. Elle garantit également l’égalité des chances (article 16) et la dignité des femmes. Sur un plan économique, cette même constitution prévoit par ailleurs que l’État adopte des dispositions particulières à l’égard des femmes et des enfants pour garantir des conditions de travail justes et adaptées, ainsi que l’égalité salariale. L’égalité proclamée par la constitution n’est toutefois que peu observée en pratique encore aujourd’hui… Mais suite au viol collectif de décembre 2012, qui a fait la une dans tous les pays du monde entier, le gouvernement a été montré du doigt sur l’insécurité des femmes. Des manifestations se multiplient à travers le pays en soutien à la victime et sa famille, et pour demander justice, sécurité et des sanctions plus sévères. Les autorités sont donc passées à l’action en prenant des mesures fermes pour sanctionner quiconque menaçant la liberté et la sécurité d’une femme.

stop rape

De leur côté, chaque État met en place peu à peu des propres actions : Si New Delhi invite les jeunes femmes à un programme d’auto-défense, le Kerala, lui, ouvre une unité de police spéciale exclusivement d’agents féminins afin de patrouiller et répondre aux appels d’urgences. Le Tamil Nadu ouvre un département spécifique dédiée à la protection de la femme et de l’enfance en mars 2019. Une équipe d’agents à très grosse majorité féminine qui fait la tournée des écoles pour sensibiliser les étudiants car aujourd’hui de nombreux cas de viols ou harcèlements ne sont pas rapportés à la police par honte ou peur de représailles : La Police s’engage à soutenir et protéger les femmes et enfants, victimes, qui décident de parler. Une procédure simple mais qui nécessite que le pas soit franchi. La victime ou les personnes ayant connaissance des harcèlements et violences faits à la femme ou l’enfant peuvent porter plainte. A partir de ce moment, la Police s’engage à sanctionner l’accusé dans un délai de 16 jours. Deux semaines pour arrêter, mettre en détention provisoire, présenter l’accusé à la cour et obtenir une sanction à la hauteur de son crime. Mais qu’en est-il pour des victimes ?  Hélas souillées, humiliées, les jeunes femmes sont souvent rejetées et montrées du doigt par la communauté bien qu’elles n’y soient pour rien. Le gouvernement du Tamil Nadu tente ainsi d’accompagner ces femmes en mettant en place une cellule psychologique, afin qu’elles puissent discuter et partager leurs craintes avec des professionnels mais également avec des agents de Police féminins.  

De plus, une application d’urgences, KAVALAN SOS, a été développée pour smartphone afin que les jeunes femmes puissent circuler librement quelle que soit l’heure ou le lieu sans crainte. Comment s’utilise cette application ? Il faut s’inscrire et communiquer le numéro de trois personnes à contacter au-delà de la Police en cas de danger. Il faut appuyer le bouton, les personnes choisies et la police reçoivent une alerte en instantané, la police tente de contacter la victime au bout de deux appels, la caméra du téléphone se déclenche automatiquement. Grâce à la géolocalisation, la police peut intervenir de manière immédiate.

SOS

Des personnalités et des actions font bouger les mentalités

La femme indienne s’impose de plus en plus dans le paysage politique, ce qui peut favoriser une évolution des mentalités. Les personnalités les plus connues sont Pratibha Devisingh Patil, présidente de l’Inde de 2007 à 2012 et première femme à accéder à cette fonction. Il faut citer aussi Sushma Swaraj qui occupe depuis 2014 le poste de ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement Modi. Mais la figure féminine la plus connue du paysage politique indienne fut sans conteste Indira Priyadarshini Gandhi, fille de Nehru, première ministre de la République d’Inde de 1966 à 1977, puis de 1980 à sa mort, en 1984. A noter qu’elle fut la 2ème femme au monde élue démocratiquement à la tête d’un gouvernement. Sur la scène internationale, Vijaya Lakshmi Nehru Pandit, diplomate et sœur de Nehru, fut la première femme présidente de l’Assemblée générale des Nations unies. Enfin, peut être avez-vous entendu parler de Phoolan Devi, célèbre pour son appartenance à la caste des intouchables, et victime de violences physiques et sexuelles dans son enfance et connue aussi par ses activités au sein d’un gang, telle une « Robin des Bois indienne ». Cette féminisation du pouvoir protègera-t-elle davantage les femmes dans leur sphère privée ou professionnelle ? Souhaitons-le !

Phoolan DeviPhoolan Devi, « reine des bandits »

Par ailleurs, des mouvements de défense des femmes se font de plus en plus entendre, à l’image du mouvement #metoo qui arrive jusqu’en Inde en 2018 avec le hashtag #meetooindia. Grâce aux réseaux sociaux, des histoires de violences ou d’agressions sexuelles sont dévoilées, et des têtes tombent, au cœur de Bollywood. Autre exemple, en Janvier 2019, alors que la Cour Suprême avait validé la possibilité pour les femmes d’accéder au temple de Sabarimala dans le Kerala, la police les en empêchent. Elles décident alors de former une chaîne humaine couvrant plusieurs centaines de km de l’État du Kerala (pour en savoir plus et comprendre où en est la situation fin 2019, retrouvez notre article ici)

Mais d’autres formes de pouvoirs peuvent avoir un rôle à jouer…

Le cinéma sensibilise la population

Un autre levier de sensibilisation de la population : le cinéma, un média accessible à tous. Vous le savez, l’Inde est le plus grand producteur de films au monde. Si à l’origine, les films indiens racontaient les histoires de famille, les histoires d’Amour impossible, un peu à la Roméo et Juliette, la nouvelle génération d’acteurs et scénaristes se focalisent sur l’actualité pour ouvrir les yeux à la population sur les problèmes de l’Inde.  Plusieurs films sont sortis ces trois dernières années rapportant des faits réels sur l’insécurité des femmes et enfants en Inde. Ils ont pour objectif de passer des messages clés aux indiens, mais aussi d’éduquer les enfants sur le comportement qu’un adulte peut ou ne pas avoir avec eux, et soutenir l’émancipation de la femme, ou encore pousser les victimes à parler et ne pas culpabiliser.

Voici quelques exemples :

  • « Appa »,  un film de Samuthirakani, parle de l’importance de la relation parents-enfants, de l’éducation à la sexualité.
  • « Ponmagal Vandhal », un film de Jothika et Suriya, raconte les viols dont sont victimes les petites filles commis par de jeunes adultes issus de familles aisées, qui ne sont pas sanctionnés car les affaires sont souvent étouffées avec la corruption.
  • Le film « Vasuki », avec l’actrice la plus côtée ces dernières années, . Il raconte l’histoire d’une jeune femme violée, qui veut se suicider comme le font beaucoup de victimes par honte mais qui décide finalement de lutter tant bien que mal contre cet évènement grâce à l’aide implicite de son mari.

affiches de film

Ainsi, le cinéma met aujourd’hui les indiens face à la réalité que les femmes ont besoin d’être indépendantes et autonomes. Mais pour cela, il faut que la société coopère et change, ce que le 7ème art tente de faire. 

En toute transparence, il est difficile de retracer un tel sujet de société en quelques lignes. Ce qui est certain, c’est qu’en 2020 il y a encore des défis à relever et des combats à mener pour les femmes indiennes. »

[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Plus à explorer