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Voici un article partagé sur SLATE concernant la situation financière catastrophique des victimes de viol, au Ghana :
Temps de lecture: 2 min — Repéré sur The Independent par Thomas Messias
L’actrice et présentatrice anglo-ghanéenne Ama K. Abebrese, connue pour son rôle dans Beasts of No Nation au côtés d’Idris Elba, a récemment lancé une pétition destinée à mettre en lumière la quasi impossibilité pour les Ghanéennes victimes de viol de déposer plainte.
Pour qu’un médecin lui ouvre un dossier médical, une victime doit payer des frais de dossier d’au moins 300 cédis, soit environ 44 euros. En moyenne, au Ghana, cela représente deux mois de salaire pour un travailleur ou une travailleuse, rappelle Ama K. Abebrese, qui présente l’un des programmes les plus populaires de la télévision ghanéenne.
«C’est comme si on vous refusait l’accès à la justice en se basant sur le fait que vous n’avez pas les moyens», confirme l’actrice et présentatrice à The Independent. «Si vous n’obtenez pas de rapport médical, votre dossier judiciaire meurt immédiatement.»
Comme dans tant d’autres pays (voire tous), les viols, agressions sexuelles ou violences conjugales font rarement l’objet d’un dépôt de plainte, en raison d’un système judiciaire trop lent et d’une police ne faisant pas une priorité de ce genre de dossiers (ceci est un euphémisme).
Ces dernières années, sous la pression des associations féministes, les responsables des différentes communautés composant le pays ont enfin commencé à s’intéresser sérieusement à ces thématiques, après avoir passé des décennies à se contenter d’organiser des transactions financières entre les coupables et les familles des victimes.
Ama K. Abebrese a récemment rencontré Rebecca Akufo-Addo, l’épouse du président ghanéen, ainsi qu’avec Cynthia Mamle Morrison, ministre du Genre, des enfants et de la protection sociale, qui ont fait part de ses préoccupations au chef d’État. Les porte-parole du ministère du Genre ont fait savoir que le sujet était en cours d’étude.
La moitié des victimes concernées
Sheilla Abayie-Buckman, porte-parole de la police ghanéenne, confirme que de nombreuses personnes n’ont pas la possibilité d’effectuer une telle dépense, et n’ont donc pas accès à la constitution d’un dossier médical: «Pour une personne ordinaire, c’est assez cher. Je dirais qu’à peine la moitié des gens concernés peuvent se le permettre». The Independent précise que la porte-parole n’a pu fournir de statistiques officielles.
D’après la Ghana Medical Association, visée par la pétition, les frais de dossier peuvent monter jusqu’à 800 cédis (117 euros, soit près de 6 mois de salaire), et il faut ajouter 1.000 à 2.000 cédis (entre 146 et 293 euros) pour la rédaction d’un rapport détaillé par les médecins. Le président de la GMA, Frank Ankobea, justifie ces coûts par le fait que les médecins ont d’importants frais de transport et de nombreuses dépenses courantes lorsqu’ils sont convoqués par la justice. Il suggère que le gouvernement ghanéen prenne ces frais en charge.
Ama K. Abebrese confie que depuis le lancement de la pétition, elle a reçu des dizaines d’appels provenant de victimes de viols ou d’agressions sexuelles qui, pour de pures raisons budgétaires, n’ont pas eu la possibilité d’accéder à la justice. L’actrice et présentatrice a actuellement fort à faire, puisqu’elle vient également de se battre pour faire exclure de la télévision ghanéenne un expert en relations conjugales, qui avait affirmé dans une interview que «chaque victime de viol y prend du plaisir».
L’article précise que le Ghana n’est pas le seul pays dans lequel tout semble fait pour dissuader les victimes de porter plainte, citant l’exemple du Kenya, où l’obtention d’un dossier médical est également payante. Depuis Nairobi, Jean-Paul Murunga, de l’organisation Equality Now, appelle les gouvernements africains à respecter le protocole de Maputo, protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes, qui «contraint les pays africains à ouvrir des budgets et à proposer des ressources pour prévenir et d’éradiquer les violences contre les femmes». Il n’y a qu’à observer la situation française pour comprendre à quel point il est difficile, n’importe où dans le monde de pousser les politiques à s’emparer réellement des questions liées aux droits des femmes et aux violences masculines.
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