Fatoumata Coulibaly : une voix douce qui pourfend l’excision

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Publié par le 23/06/2013

Source : Ganira

Pour son édition 2013, le Festicab s’était choisi une marraine d’exception : Fatoumata Coulibaly, actrice, journaliste et surtout fervente combattante pour la lutte contre l’excision.

 

À Bamako, la capitale du Mali, tout le monde la surnomme FC. A 23 ans, Fatoumata Coulibaly devient journaliste et se fait connaître comme animatrice à l’office de radiodiffusion et télévision du Mali (ORTM). Très vite, sa voix chaude a conquis le cœur des Maliens via l’émission de radio« Sahel vert » destinée aux femmes et enfants ruraux.

Fatoumata Coulibaly est aussi une grande comédienne internationale, on la retrouve dans une vingtaine de films. Comment a-t-elle commencé ? « C’est Djibril Kouyaté qui m’a lancé. Moi, j’ignorais que j’avais ce talent… », raconte-t-elle.

Un talent qu’elle ne tardera pas à mettre en pratique. En 1999, FC réalise son premier film « N’golo, dit Papi » sur la vie des enfants de la rue. Un film qui, dès sa sortie, reçoit un prix de la coopération française au Fespaco et à la clé une invitation à Cannes. Viendront ensuite un documentaire sur les élèves des écoles coraniques « La quête violée » ou encore « Le combat de Lalla » qui parle de la prostitution.

Mais le plus grand succès de Fatoumata Coulibaly fut « Moolaadé », réalisé par le grand cinéaste sénégalais Sembene Ousmane et primé à Cannes en 2004. On y retrouve FC dans la peau de Collé Ardo, une femme de courage qui se dresse contre tout un village pour protéger des fillettes qui fuient l’excision, au point de subir un châtiment corporel sur la place publique. Moolaadé (qui signifie droit d’asile) est un hymne à la liberté, un combat entre traditionnalistes et modernes.

Au cinéma comme dans la vie

Depuis plus de quinze ans, Fatoumata Coulibaly et son association (Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles) mènent un combat sans relâche contre l’excision. « Je suis moi-même excisée, et Dieu merci je n’ai pas eu de problèmes…mais j’ai vu des filles en mourir», explique-t-elle.

Profitant de son statut de vedette, FC fait tous les 15 jours des tournées dans les villages, avec des mannequins en bois pour sensibiliser les Maliens. « On invite les gens dans les salles pour leur montrer des films de femmes excisées et les conséquences sur leur vie. Il faut qu’ils comprennent maintenant ! », insiste-t-elle. Cette thérapie de choc commence à porter ses fruits, selon l’actrice, car depuis maintenant 5 ans, beaucoup de villages abandonnent cette pratique, y compris certains chefs coutumiers qui mettaient en avant la tradition ou la religion. Et de renchérir : « J’en ai vu des hommes et des femmes en larmes…ils pensent à leurs propres filles et à tout ce qu’elles ont enduré… »

Aujourd’hui, l’association de Fatoumata Coulibaly dispense des formations aux exciseuses pour qu’elles changent de métier. « Mais le chemin est encore long. Au Burkina Faso, en Guinée, il existe une loi interdisant cette pratique, mais au Mali, pas encore », conclut-elle.

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3 réponses sur « Fatoumata Coulibaly : une voix douce qui pourfend l’excision »

L’excision est un crime barbare. L’agression sexuelle est un meurtre psychique. Le machisme tue. / La excisión es un crimen bárbaro. El asalto sexual es un asesinato psíquico. El machismo mata. / Female circumcision is a barbaric crime. Sexual assault is a psychic murder. Machismo kills.

Bonjour Isabelle Je voudrais te rappeler que la table ronde ( mise en place par les docteurs Hatem et Pierre Foldès ) d’informations, de prise en charge pour les femmes excisées aura lieu demain 2 juillet à 15 30 au rez de chaussé de la maternité de l’hôpital de Saint Denis. J’y serais et je te confie que j’espère et souhaites très fortement que les femmes que j’ai pu contacter oseront venir. Je croise les doigts. Si tu le peux encore, faits passer le message.

Louisiane

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