A 12 ans, Balkissa Chaibou a été promise en mariage à l’un de ses cousins. Mais amoureuse des études et rêvant de devenir médecin, elle a décidé de se battre pour ses droits fondamentaux. Ainsi, elle a choisi de refuser cette union. Un parcours incroyable et rare au Niger.
« Je suis rentrée de l’école vers 18 heures et ma mère m’a appelée. Elle a levé le doigt vers un groupe de visiteurs et a dit de l’un d’entre eux, « C’est celui qui va t’épouser ». Je pensais qu’elle plaisantait. Elle a ajouté, « Vas défaire tes tresses et te laver les mains ». C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’elle était sérieuse », a expliqué Balkissa Chaibou avant de poursuivre : « Quand j’étais petite, je rêvais de devenir docteur. Prendre soin des gens, porter une blouse. Aider les gens ». Quelque chose que son union aurait rendu impossible. «Ils m’ont dit que si je l’épousais je ne pourrais plus étudier. Mais c’est ma passion. J’aime vraiment cela. C’est là que j’ai réalisé que ma relation avec lui ne marcherait pas », a-t-elle expliqué.
Grâce à sa persévérance, Balkissa Chaibou a réussi à faire changer l’opinion de ses parents sur les mariages forcés : « Nous en avons fini. Nous en avons peur. Quand une fille grandit, elle peut choisir son mari. Nous ne pouvons pas ». Aujourd’hui âgée de 19 ans, elle a décidé de continuer à se battre contre ce genre d’unions. Pour cela, elle visite des écoles et s’entretient avec les chefs tribaux pour discuter de cette problématique. « C’est l’effet papillon. Une fille dit non et les autres s’attroupent et demandent, « Pourquoi tu as dit non ? » », a expliqué la jeune femme à un groupe de jeunes filles avant de poursuivre : « Je ne dis pas qu’il ne faut pas se marier. Mais il faut choisir le bon moment. Le conseil que j’ai pour vous est de vous battre. Je sais qu’étudier n’est pas facile mais vous devez vous forcer car ces études sont votre seul espoir ». Aujourd’hui, elle est en école de médecine et se rapproche de son rêve.
Si ces mariages forcés continuent dans les pays comme le Niger, c’est en partie pour des raisons économiques. Comme l’a expliqué à la BBC Monique Clesca, représentante des Fonds des Nations unies pour la population dans le pays, les femmes ont beaucoup d’enfants et les marier permet d’avoir une bouche en moins à nourrir. L’autre raison pour laquelle ces unions perdurent est la croyance qu’ils permettront d’éviter les grossesses hors des liens du mariage. Espérons que le parcours de Balkissa Chaibou aidera à faire bouger les choses.
Publié par Allison PUJOL, le 20 février 2016
Source : Au féminin.com
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