Dix élèves de Terminale ST2S1 (bachelières en 2017), résidentes dans des quartiers populaires, suite à la sensibilisation du GAMS et leur travail interdisciplinaire sur l’excision, ont souhaité organiser un projet humanitaire sur la sensibilisation aux risques liés aux mutilations sexuelles et des violences faites aux femmes au nom des traditions, au Mali. Après deux ans, le projet a été finalisé, mais seulement pour 4 d’entre elles, du 19 juillet au 18 août 2017.
Ci-dessous, leur projet en détail :
« Ce projet consiste à faire un voyage au Mali, le pays d’origine de la majorité d’entre nous, en vue d’apporter notre contribution à la lutte contre l’excision et les violences liées à la tradition. Nous pensions pouvoir le réaliser en 2016, afin de compléter le projet technologique que nous présentons au baccalauréat cette année.
Ayant étudié le thème de l’excision dans le cadre des activité interdisciplinaires, nous avons pu nous familiariser et nous sensibiliser à ce sujet qui nous a fait prendre conscience de notre capacité à poser un problème à caractère sanitaire et social ainsi qu’à l’exploiter. En tant que femmes et en plus de cela femmes plus en risque de subir ces maltraitances, nous sommes d’autant plus touchées face à cet acte visant à priver la femme d’un organe presque vitale, d’une partie de son intégrité physique et de son identité féminine. Petit à petit une idée à germer dans nos esprits qui est donc le « voyage au Mali ».
Au cours de cette expérience, la préparation de l’activité interdisciplinaire, nous avons fait la rencontre d’une professionnelle Mme Nana CAMARA de la Fédération nationale GAMS. Elle nous a accueillis dans les locaux de l’association et a mis tout en œuvre afin d’enrichir nos connaissances sur les violences traditionnelles. Elle nous a entre, autre remis un manuel sur la reproduction avec un additif sur les mutilations génitales féminines (MGF), deux documentaires ainsi que beaucoup de revues.
Elle nous a beaucoup aidé dans l’élaboration de ce projet, au fur à mesure du temps, devenu un combat pour nous.
Ce sujet très sensible nous a permis de nous poser de réelles questions sur le monde extérieur et de nous rendre compte de ses atrocités. Cela a été la petite étincelle qui nous a permis d’ouvrir les yeux et de nous interroger sur nos convictions et nos valeurs. Voulant participer à l’abolition de cette pratique, nous avons décidé de faire ce voyage afin de pouvoir intervenir auprès des personnes dans les zones reculées pour les sensibiliser aux graves conséquences de cet acte. Ce n’est non seulement pour nous mais pour un rêve commun : pouvoir aider une cause, pouvoir sauver des jeunes filles qui, elles, risquent de ne pas avoir la même chance que nous d’échapper à cette torture. Nous voulons voir, découvrir d’autres mentalités, de nouveaux savoirs vivres et être, aider, nous rendre utiles pour sauver des petites filles qui pourront construire leur avenir sans subir le calvaire qu’est l’excision et ses conséquences sur la santé mentale et physique. Nous voulons partager notre savoir, notre culture et apporter quelque chose de plus à notre connaissance et à notre humanité. Bref, nous battre pour elles, la génération de demain.
Sur place nous travaillerons en collaboration avec l’AMSOPT (Associations Malienne pour la Sensibilisation et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles). Nous serons hébergés dans un centre d’hébergement dans la ville de Bamako et dans des familles d’accueil dans le district de Kayes (commune et grande ville située entre les côtes du Sénégal et de la Mauritanie, zone où la pratique de l’excision est à plus de 80%)
Durant le voyage, nous réaliserons un film documentaire sur les actions menés ainsi que sur le travail des partenaires sur place.
Ce voyage est comme un aboutissement pour nous. Il peut également être source d’inspiration pour les jeunes dans la quête de la réalisation de leurs propres projets pédagogique, leurs propres rêves….
Quand on veut on peut ! Et c’est avec motivation qu’on s’adresse à vous. »