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La Croix | Par Nathalie Lacube | Le 01/07/2018
La chanteuse et comédienne malienne présente tout l’été son superbe album Fenfo (« Quelque chose à dire » en bambara). Onze chansons au rythme enivrant et aux paroles engagées.
Elle aime « donner son âme quand elle chante ». Cette âme s’entend dans les chansons dont Fatoumata Diawara nous enivre avec son nouvel album Fenfo. Onze titres chantés dans sa langue maternelle, le bambara, mêlant guitare électrique et instruments traditionnels (kora, kamalé, n’goni), transcendés par la puissance de son ample voix de griot pop.
Engagée pour les droits des femmes
Cette voix, beaucoup l’ont découverte l’an dernier avec Lamomali, l’album afro-pop de Matthieu Chedid, accompagné de Toumani et son fils Sidiki Diabaté, et de Fatoumata Diawara : 200 000 albums vendus, une Victoire de la musique, une tournée à guichets fermés… Et la confirmation du talent éclatant d’une jeune femme de 36 ans, révélée en 2002 dans le film franco-burkinabé Sia, le rêve du python, puis devenue sur scène la puissante sorcière Karaba dans la comédie musicale Kirikou et Karaba tirée du film de Michel Ocelot.
Fatoumata Diawara alterne musique et cinéma avec boulimie. Son premier album, Fatou, en 2011, et son rôle dans le film Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, dont elle a aussi signé la BO, montraient déjà la solidité de ses engagements. Fenfo confirme à nouveau qu’elle a « quelque chose à dire ». Un propos grave, dénonçant l’esclavage moderne (dans Djonya), affirmant les droits de la femme, luttant contre l’excision et les mariages forcés, évoquant les ravages de l’exil.
Une musique dansante et métissée
« Mon amour, mon confident, est parti tellement loin et ne m’a pas donné de nouvelles », chante Fatoumata Diawara dans Nterini. Cetitre majeur évoque avec délicatesse les femmes de migrants, victimes, elles aussi, de ces départs incessants, à hauts risques, en Méditerranée, dans l’espoir d’un avenir meilleur.
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