Des femmes Masaï mettent fin aux rites d’excisions traditionnels

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Une cérémonie de deux jours marque la fin d’un rite incluant des mutilations génitales pour 52 jeunes filles Masaï

 

Epoch Times | Denise Darcel | 24/10/2012

 

Les Masaï, une des plus anciennes tribus africaines, ont changé le destin de 52 fillettes en instaurant un «rite de passage alternatif» – pratiqué sans rituel d’excision – lors d’une cérémonie traditionnelle de deux jours au Kenya. Les hommes et femmes Masaï qui ont accepté cette nouvelle cérémonie ont fait un grand pas en avant en termes de santé et d’éducation au sein de leur culture. Cette annonce a entrainé une foule de réactions positives dans le monde entier.

Trois femmes MasaÏ ont été sélectionnées par l’école African Schools of Kenya ASK pour parler aux jeunes filles des questions concernant les droits fondamentaux de l’homme et des raisons pour lesquelles il est important d’utiliser des moyens de contraception.

Des repas ont été préparés et donnés aux jeunes filles qui sont restées toute la nuit dans la salle de classe.

«Il n’y avait aucun tabou dans les informations délivrées aux 52 jeunes filles qui attendaient  le premier rite de Passage alternatif sans excision», a déclaré Teri Gabrielsen, le fondateur de l’ASK, qui finance des cours d’éducation en Afrique.

Les 52 fillettes, y compris les propres filles du chef, ont paradé dans leur village tôt le matin du 13 octobre, portant leur couronne et robes noires traditionnelles, et marchant lentement vers la salle de l’école pour entamer la première journée de la cérémonie de passage alternative (ARP).

Une reconnaissance spéciale a été attribuée aux quatre «exciseuses»: chacune a reçu une chèvre en récompense de leur volonté de participer à la cérémonie et  de soutenir la « non-excision » des jeunes filles.

Le deuxième jour, les mères ont aidé leurs filles à s’habiller avec leurs vêtements traditionnels de cérémonie et leurs couronnes. Les deux jours de cérémonie se sont achevés par une danse cérémoniale, ainsi qu’un festin, et la remise de leur certificat assurant leur entrée dans l’âge adulte sans excision.

L’excision, ou mutilation génitale féminine (FMG), est illégale et punie par la loi au Kenya. Mais cet acte est encore pratiqué dans plusieurs pays du monde. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, beaucoup de régions africaines et certains pays asiatiques et du Moyen Orient  pratiquent encore largement ce rituel.

Dans la tradition, les jeunes femmes qui n’avaient pas été excisé étaient rejetées par les leurs. Les femmes qui avaient, quant à elle, accepté cet acte illégal, étaient considérées comme des membres acceptables dans la tribu et prêtes au mariage.

Traditionnellement, les outils utilisés lors de ces cérémonies sont en métal. Il s’agit de couteaux et autres instruments rudimentaires.  La procédure n’est généralement pas effectuée par des professionnels du milieu médical et entraine le plus souvent des complications et l’excision pèse non seulement sérieusement sur les femmes mais aussi sur les services de santé du pays.

La peine physique résultant de cette pratique a un impact psychologique non négligeable sur ces jeunes filles, qui se tournent vers les adultes  afin de trouver des solutions. Cette année, les femmes Masaï les plus éduquées  souhaitent endiguer le risque de dommages physiologiques et psychologiques associés à l’excision en participant à la première ARP de l’histoire.

 

Les dommages psychologiques de l’excision

Tonte Ikoluba est la descendante d’une famille tribale qui pratiquait une ancienne coutume d’excision au Niger. Issue de la tribu «ljaw», et elle est aujourd’hui assistante sociale à New York. Ikoluba a participé avec inquiétude aux rites de passage à l’âge de 13 ans.

«J’avais 13 ans quand j’ai été excisée. Mes parents et ma grand-mère étaient avec moi et m’avaient préparés pour la cérémonie», a raconté Ikoluba.

«Je savais que cela devait se passer, mais j’avais très peur car certaines personnes mouraient ou devenaient très malades après la cérémonie. Ma famille m’avait dit que je ne serai pas une vraie femme tant que ma «partie masculine» n’avait pas été coupée».

«Certaines personnes se sont enfuies et j’aurai aimé fuir également, mais ma mère m’a demandé de ne pas être effrayée. Elle m’a dit qu’elle tiendrait ma main et que tout irait bien».

Ikoluba a décrit son expérience de l’excision: alors qu’on la pratiquait sur elle, elle a eu l’impression qu’elle allait mourir. Elle a également décrit les complications qui ont suivi cet acte.

«C’était très douloureux d’uriner après l’excision. J’ai eu plusieurs infections, de la fièvre et je cauchemardais souvent. Plus tard, j’ai découvert que beaucoup de jeunes filles ne voulaient pas s’y prêter et finalement finissaient par l’accepter» a déclaré Ikoluba.

«Je me suis sentié piégée. On m’avait dit que je deviendrai une vraie femme après la cérémonie mais en fait, c’est tout le contraire. Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’avoir perdu quelque chose d’important: ma féminité».

Selon H.Scott, une infirmière de l’unité de maternité à New York «l’excision est une horreur et plus on informera les gens sur ce rituel, mieux ce sera. J’ai eu beaucoup de patientes qui ont enduré ces atrocités et elles ont d’autant plus souffert lors de leur accouchement car leur tissu cicatriciel se déchirait. Certains ont dû subir une césarienne… cela m’a donné envie de pleurer».

Alors que la souffrance de ces jeunes femmes continue de surgir dans certaines cultures à travers le monde, les études et l’opinion publique continuent de ne trouver aucune raison valable à l’excision, considérant qu’il s’agit d’un acte de violence envers les femmes.

Selon le site internet de l’OMS, il est estimé entre 100 et 140 millions le nombre de femmes et de fillettes sujettes à une forme ou une autre d’excision.

Ikoluba participe bénévolement à la campagne contre les mutilations génitales des femmes (CAGeM) à New York. L’Etat de New York recense la deuxième plus grande population de victimes d’excision, avec la Californie, selon le site internet de la CAGeM.

«Les mutilations féminines sont contraires à la loi, mais les gens en meurent toujours aujourd’hui» a déclaré Ikoluba. «Juste avant cette année, une fillette est décédée suite à des saignements et sa sœur a couru hors du village pour venir se réfugier à la CAGeM car elle était la suivante sur la liste. Ils ignorent juste la loi. Personne ne va en prison, personne n’est arrêté.»

 

L’espoir d’un meilleur futur

«J’ai récemment assisté à une conférence organisée par la CAGeM à New York. Je les ai entendus parler de chirurgie gratuite et de services hospitaliers pour les victimes de l’excision. J’ai fait quelques recherches de mon côté et j’ai découvert que je pourrai retrouver mon amour-propre et réduire ma peine en ayant recours à la chirurgie. Avant cela, je ne savais pas que je pourrai redevenir moi-même. Je sais que je ne serai jamais complète à 100%, mais je veux l’être le plus possible.»

Ikoluba a demandé à être inscrite sur la liste d’attente pour l’opération. Elle a entreprit des collectes de fonds avec l’organisation «Restoring the Rose Walkathon» à New York et a été finalement inscrite sur la liste d’attente en décembre.

Les filles issues des pays pratiquant encore l’excision qui viennent s’installer aux Etats-Unis deviennent des citoyennes américaines et subissent parfois la pression de leur famille pour effectuer ce rite de passage traditionnel.

Une étude réalisée au Royaume-Uni  dessine la cartographie de la situation concernant l’excision dans 27 pays de l’Union européenne et en Croatie. Selon le site web de l’Institut européen pour l’égalité entre les sexes (EIGE), l’étude a été lancée cette année à la demande du commissaire européen Viviane Reding.

Les victoires de ces jeunes Masaï peuvent délivrer un message aux familles qui feront le poids face aux anciennes traditions et entraineront un changement dans la pratique de leurs propres cérémonies de passage rituels.

Gabrielsen, de l’ASK; James Ole Kamente, ancien Masaï et directeur de l’ASK; l’organisation les Voix de l’Espoir, et une infirmière de l’hôpital Kenyan Loitokitok, ont tous participé à une cérémonie d’ARP, et ont conduit à amorcer un changement dans la pratique actuelle de l’excision et pour l’éradication de cet acte.

 

 

 

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2 réponses sur « Des femmes Masaï mettent fin aux rites d’excisions traditionnels »

Je reviens de vacances en Tanzanie et effectivement j’ai aperçu des pancartes d’associations de groupes de femmes : la lutte existe belle et bien… Cependant un long chemin reste à faire car si les mutilations sexuelles féminines commencent à reculer dans les villes, les mentalités masculines et les campagnes restent soumises à la loi centrale de la polygamie : l’excision est expliquée comme un moyen pour permettre aux femmes de ne pas être jalouse quand le mari fait sa « rotation »… , n’ayant plus jamais ni plaisir ni envie, la femme reste docile et supporte bien la rotation du mari de femme en femme…
Et quelle surprise quand on leur répond qu’en France cet acte est une mutilation sexuelle punie par la loi….
Il reste un long et difficile chemin à parcourir….

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