Le Défenseur des Droits se mobilise contre l'excision et les mariages forcés

Partager cette publication

INFO RTL – Le Défenseur des droits va sensibiliser la police et les médecins aux cas des jeunes filles excisées ou mariées de force dans leur pays d’origine durant les vacances.

L’été, un moment « propice » à ces pratiques

« À l’approche des vacances, écrit le Défenseur, le retour de certaines jeunes filles vers leur pays d’origine constitue un moment propice à ces pratiques, avec l’accord ou non de la famille. »

Afin de détecter les jeunes françaises qui partent contre leur gré, le Défenseur va sensibiliser les milliers de policiers de la PAF (Police de l’air et des Frontières) et diffuser une brochure auprès des médecins des Centres de vaccinations internationaux (Pasteur etc…).
Si un soupçon de départ forcé est décelé, ils devront joindre les policiers des services spécialisés ou Allo enfance en danger.

Des signes à détecter au moment du départ

Dans les coursives de l’aéroport d’Orly, les 450 hommes de la police aux frontières peuvent détecter ces mineurs en danger.

Le contrôleur général, Pierre Henri Dijon, souligne l’importance du moindre signe de tension, comme « une dispute » ou « un refus d’embarquer ».
« Au niveau du passage à la frontière, les policiers sont formés pour réagir à toute personne nerveuse et auquel cas ils vont interroger la jeune femme, explique-t-il à RTL, on a trois ou quatre cas par an de mariage forcé. »

La médecine du voyage en première ligne

Le défenseur des Droits mobilise aussi les centres de vaccinations. Car tous les jeunes français d’origine étrangère y passent avant leurs vacances au pays.

« On peut être confronté à des situations où on sent que des jeunes filles, qui peuvent être très jeunes, 7 ou 8 ans , sont tristes et réservées. Là, on essaie de parler et de discuter, car c’est extrêmement difficile à verbaliser pour ces jeunes filles », explique le professeur Olivier Bichaud, qui préside la société de médecine du voyage.

Une sensibilisation essentielle

Pour le médecin, la campagne de sensibilisation est essentielle. « Beaucoup de médecins ou d’infirmières du voyage ne sont pas conscients car on a le sentiment que c’est quelque chose d’un autre temps, alors que c’est encore une réalité », affirme-t-il.

Le professeur enjoint docteurs et infirmières à contacter les services de police quand le risque d’excision semble avéré.
Chaque année, plusieurs dizaines de jeunes voire très jeunes françaises sont mariées de force ou excisées lors de vacances « au pays », selon le Collectif « excision parlons-en ». Le Mali, la Guinée, le Maghreb et le Proche-Orient sont les premiers pays concernés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Plus à explorer

Nos événements

HAPPENING – 2 MAR S 2024 -Non à la médicalisation de l’excision- Paris

Une cinquantaine d’associations militantes, fédérées par Diaryatou Bah, fondatrice d’« Espoirs et combats de femmes » se sont données rendez-vous le samedi 2 mars à 14h30 devant la Mairie du 20ème arrondissement de Paris, pour unir les forces et les voix contre les mutilations sexuelles féminines et leur médicalisation.
Cet événement venait clôturé la campagne de sensibilisation « Non à la médicalisation de l’excision ! » lancée sur les réseaux sociaux le 6 février 2024 et rejointe par de nombreuses associations et personnalités de premier plan. Plusieurs d’entre elles se sont exprimées lors de ce rassemblement, pour alerter et informer contre des pratiques qui perdurent et dont le recul est menacé par le recours à la médicalisation.