Lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes : Les écoles, le vecteur gagnant

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Toutes nos félicitations à notre homologue au Mali, l’Association malienne pour le suivi et l’orientation des pratiques traditionnelles (AMSOPT) et son partenaire « Equality Now » !

Le Mali, comme le reste du monde, a célébré jeudi dernier l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. La date du 10 décembre marque aussi la fin des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. L’Association malienne pour le suivi et l’orientation des pratiques traditionnelles (AMSOPT) et son partenaire « Equality Now » ne sont pas restés en marge de cette célébration.

A cet effet, un concours a mis aux prises 3 écoles de Djikoroni Para en Commune IV de Bamako. L’association s’assurait ainsi que les leçons apprises durant un atelier de formation des scolaires avaient été bien assimilées et que ces jeunes formés avaient effectivement été le relais avec leurs camarades d’école, de quartier, et à la maison, etc…
L’on se rappelle que l’AMSOPT, en partenariat avec « Equality Now », avait élaboré un projet sur 5 ans pour informer et sensibiliser les communautés maliennes afin de promouvoir l’abandon des mutilations génitales féminines (MGF) dans notre pays. L’un des volets de ce projet vise l’implication des jeunes dans la campagne anti MGF en vertu du principe que si la jeunesse est sensibilisée en faveur de l’abandon de l’excision, il est fort probable de voir cette pratique néfaste disparaître de notre pays.
Ce facteur a persuadé l’AMSOPT de former des jeunes, de les sensibiliser sur la pratique. Ainsi 100 scolaires ont été formés en 2014 sur la thématique de l’excision et des droits des enfants. Cette dynamique enclenchée chez les jeunes des établissements scolaires de la Commune IV de Bamako demandait à être consolidée et renforcée. C’est ainsi que l’association a initié les 11 et 12 septembre derniers un atelier de recyclage et de renforcement des capacités de ces jeunes.
Cette initiative était surtout destinée à développer le dialogue social autour de la question chez les jeunes pour promouvoir son abandon. L’atelier devait aussi amener les jeunes à prendre conscience des préjugés et conséquences des MGF. Une fois formés et sensibilisés, les jeunes sont invités à transmettre l’information à leurs camarades jeunes grâce à la communication pour le changement de comportement.
L’AMSOPT et Equality Now initient ainsi une émission grand public qui renseigne sur les conséquences de la pratique de l’excision ainsi que la problématique du mariage d’enfant. Afin de tester le niveau des élèves sur ces deux phénomènes, un concours de théâtre et de poésie a opposé les écoles « La réussite » et « Béthanie » I et II. C’était sur le grand terrain appelé « Sénégal Terrain » non loin du Camp Para.
Bréhima Ballo, un responsable de l’AMSOPT, a rappelé que l’association a inscrit au cœur de ses actions la lutte contre l’excision et le mariage d’enfant. Il a, à ce propos, comparé la tradition à un arbre dont il faut souvent couper les branches qui ne donnent plus d’ombre. Donc, précisera-t-il, il ne s’agit pas d’abandonner nos traditions et coutumes, mais de faire la part des choses en mettant fin aux pratiques nuisibles comme, entre autres, l’excision et le mariage précoce.
Pour le concours, les troupes des différentes écoles ont, à travers leurs prestations, dépeint l’excision et le mariage précoce sous toutes leurs facettes. L’assistance a été informée et sensibilisée aux conséquences néfastes de ces deux phénomènes sur les femmes et les filles. Les enfants ont aussi évoqué le problème de la violence faite aux femmes. A l’issue de la compétition, c’est l’école « la Réussite » qui a enlevé la première place, suivie respectivement de « Béthanie » II et I.
Les lauréats ont reçu des fournitures scolaires et une enveloppe symbolique. Au final, ce sont toutes les écoles qui ont gagné contre l’excision et le mariage d’enfant car, ont souligné les organisateurs, la nouvelle génération a beaucoup appris sur les dangers de ces deux pratiques pour les femmes et les jeunes filles.
M. A. TRAORE

Source :  L’Essor via Mali Web

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