Journée Internationale pour les Droits des Filles #11octobre

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Mariée de force

Chaque année dans le monde, près de 14 millions de filles de moins de 18 ans sont mariées de force. C’est le cas d’Assetou, une jeune malienne, encore adolescente quand son père l’a envoyée en France pour épouser un cousin de vingt ans son aîné.

 

L’ONG Plan, qui aide les enfants en difficulté dans les pays en développement, organise une journée d’action pour sensibiliser le grand public, avec une manifestation prévue mardi après-midi à Paris.

L’ONG vient de remettre à l’Assemblée nationale un rapport sur les mariages précoces. Car la France n’est pas épargnée. http://www.planfrance.org/droits-des-filles/rapports/rapport-2013-leducation-filles/

Aujourd’hui, les mariages forcés touchent près de 70 000 femmes dans notre pays.

 Yann Gallic a rencontré une jeune malienne sans papier qui a été mariée de force.

Agée aujourd’hui de 28 ans, Assetou vit en région parisienne alors qu’elle n’avait jamais imaginé faire sa vie en France.

Elle est née et a grandi à Bamako. Elle y passe une enfance heureuse jusqu’au jour où son père lui annonce qu’elle doit se marier avec un cousin, installé en France. Un homme qu’elle n’a jamais vu, beaucoup plus âgé qu’elle. A cette époque, Assetou est encore lycéenne. Terrorisée par la pression familiale, elle accepte cette union, contrainte et forcée.

« Mon papa et mon oncle ont décidé ce mariage. Ils m’ont montré une photo du cousin »

 Après son mariage à Bamako, Assetou est envoyée en France dans sa « belle famille »; puis elle est confiée à son mari qui habite à Villiers-le-Bel en banlieue parisienne.

Personne n’a eu pitié de moi. Un soir, on m’a emmenée chez mon mari et je me suis rendue compte que j’étais dans la merde

Assetou est enfermée dans l’appartement par son mari qui lui vole son passeport et lui dit que la police va l’expulser si elle tente de s’enfuir.

« Mon mari voulait tout le temps coucher avec moi »

Assetou parvient finalement à s’enfuir. Pendant quatre ans, elle mène une vie quasi clandestine, sans travail fixe, sans papier et seule dans un pays étranger.

« J’avais peur dès que je sortais donc je restais enfermée »

Dix ans après ce mariage forcé, Assetou s’est réconciliée avec son père mais n’a pas totalement réussi à lui pardonner d’avoir, dit-elle, gâché sa jeunesse.

« Avec le recul mon père a compris qu’il n’avait pas fait quelque chose de bien »

Par Yann Gallic | 09 octobre 2013 à 07:25 | 

http://www.franceinter.fr/depeche-mariee-de-force

 

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